Elizabeth est née de l’union du roi Henri VIII avec sa seconde épouse, la reine Anne Boleyn. Elizabeth est née le 7 septembre 1533.
Lorsque Elizabeth nait, Mary qui a vu sa propre mère blessée par le roi et ses conseillers qui l’ont envoyé dans un couvent après avoir annulé le mariage, ne l’aime que peu car elle est le fruit d’Anne Boleyn. Celle qui est la cause de l’explosion de sa famille, en somme.
Au fil du temps, les deux jeunes filles se rapprochent quelque peu. En effet, dans « le même bateau » face aux actes de leur père. Henri VIII, après avoir fait exécuter Anne Boleyn, se remaria avec Jeanne Seymour et eurent le futur Edouard VI. Par conséquent, ayant enfin un héritier mâle, le roi les écarta de la succession et les rendit toutes les deux, à tour de rôle, illégitimes.
C’est Jeanne Seymour qui força le roi à se réconcilier avec ses deux filles.
A ce moment là, malgré des différences de religion entre les deux princesses, les relations sont bonnes.
Au décès d’Henri VIII puis d’Edouard VI, Mary devint reine et souhaitait rétablir la religion catholique en Angleterre tandis qu’Elizabeth, seconde dans l’ordre de succession, était protestante. Les relations entre les deux sœurs devinrent alors moins personnelles et davantage politiques et religieuses. Cependant, ensemble, elles renversèrent Jeanne Grey qui avait été déclarée par Edouard VI comme étant son héritière (elle était la petite fille de la sœur d’Henri VIII et protestante). Elles entrèrent même dans Londres côte à côte, comme deux sœurs, tandis que Mary montait sur le trône d’Angleterre.
Mary demeurant de moins en moins populaire depuis son mariage avec Philippe II d’Espagne (couple fervant catholique dans un pays devenu à majorité protestant), plusieurs centaines de protestants furent brûlés sur le bûcher afin de réprimer la foi anglicane instaurée par son père, Henri VIII. Ainsi née « Bloody Mary » pour parler de cette reine honnie.
Les complots protestants contre Mary se multiplient et Elizabeth est inquiétée – puisque dans le cas de figure où le complot réussi, c’est elle qui hériterait du trône de sa sœur – et faite prisonnière à la Tour de Londres avant d’être mise en résidence surveillée.
Mary mourut sans héritier et son époux, devenu roi d’Espagne à la succession de son père Charles Quint, se rapprocha d’Elizabeth, préférant l’avoir pour épouse plutôt que de voir Marie Stuart (héritière catholique du trône d’Angleterre) rapporter l’Angleterre dans la possession du royaume de France – puisque Marie Stuart était fiancée à François, le dauphin de France.
Mary reconnut sa jeune sœur comme héritière avant de mourir. Nul doute qu’elle aura supplié Elizabeth de revenir à la foi catholique, en vain.
Les deux sœurs avaient une certaine affection l’une pour l’autre, cela ne fait apparemment aucun doute. Cependant, elles étaient toutes les deux les filles d’un roi hargneux qui leur a transmis le don de la manipulation, du désir du pouvoir. Par ailleurs, cette querelle religieuse était importante à cette époque et divisait la famille, isolant Mary, seule qui n’acceptait pas d’abjurer sa foi catholique héritée de sa mère.
Mary eut la possibilité, plusieurs fois, de faire condamner Elizabeth à mort. Elle ne le fit pas. Que ce soit politique ou non, même à contre cœur (il suffit de voir la condamnation de leur cousine Marie Stuart plusieurs décennies plus tard), donner cet ordre est possible. Que Mary ne l’ait pas fait redonne une certaine humanité à cette reine beaucoup décriée comme cruelle – ce qu’elle était au demeurant, envers les protestants. Une chose demeure certaine cependant, Mary gardant une certaine rancune envers Anne Boleyn et Elizabeth. Pour l’avoir destituée de son titre de princesse bien-aimée du royaume, mais aussi parce qu’elle avait causé du chagrin et l’isolement de la reine Catherine d’Aragon et enfin, parce qu’à travers Anne Boleyn et Elizabeth, c’était la Réforme que Mary condamnait. Sans le désir de divorcer de sa première épouse, Henri VIII ne ce serait jamais détaché de l’Église de Rome. La foi anglicane ne serait jamais née. Elle n’aurait vu son royaume sombrer dans l’hérésie (de son point de vue).
Mon avis est tout à fait personnel mais s’appuie sur les recherches que j’ai menées au préalable. Il ne fait donc pas foi et n’est pas académique. Je suggère de vous rapporter vous-même aux documents sur ces deux reines afin de vous faire votre propre opinion.